Chimera avec Léa Dumayet
Info
CHIMERA EN DUO AVEC LEA DUMAYET
2021
1. (Mythologie) monstre fantastique dont le corps est un hybride de différents animaux.
2. Idée sans rapport avec la réalité.
Chimera est le fruit d'une collaboration entre la photographe Marguerite Bornhauser et la sculptrice Léa Dumayet. Chaque pièce est constituée d’une photographie imprimée sur soie légère laissant apparaître l'image de chaque côté du tissu par transparence. Celle-ci est étirée, distendue, tenue par des matériaux industriels. Des lignes de métal noires et tordues évoquant la colonne vertébrale d’un animal parfois chimérique, monstrueux lumineux et fluide.
De l’air, de l’eau, du végétal comme matière à la contemplation. Toujours à la marge entre matières et couleurs, tensions et flottements, distorsions, reflets, cette conversation de deux médiums est une invitation à la rêverie et aux divagations.
Chimera avec Léa Dumayet / Vues d'expositions
Sillons, Paris, 2022
Sillons, Paris, 2022
Sillons, Paris, 2022
Sillons, Paris, 2022
Espace Beaurepaire, Paris, Novembre 2022
Espace Beaurepaire, Paris, Novembre 2022
Le Grand Café – centre d’art contemporain à Saint Nazaire, Mars 2022
Le Grand Café – centre d’art contemporain à Saint Nazaire, Mars 2022
Le silence du volcan
Le silence du Volcan
2025
Ce que la terre n’oublie pas
À plus de 5 000 mètres d’altitude, le Nevado del Ruiz s’élève dans un silence épais. Sous les brumes et les cendres anciennes, il garde en lui le souvenir de l’éruption de 1985, il y a si peu de temps, quand la montagne a fondu d’un coup, déversant une coulée de boue sur la ville d’Armero. Vingt-trois mille vies effacées en une nuit et depuis, le paysage a refermé ses plaies en surface. Mais la mémoire, elle, reste souterraine.
Cette série photographique, réalisée à l’argentique sur les flancs du volcan, explore ce silence profond. L’air y est rare, chaque mouvement y devient effort. Marcher, cadrer, respirer : tout s’y fait lentement, dans une attention presque suspendue. L’altitude impose une autre temporalité, celle du souffle court, de la lumière changeante, des rythmes invisibles du vivant.
Les images captent un monde de brume, de végétation dense, de couleurs saturées. Des voiles rouges et orangés traversent certains cadres, comme si la chaleur de l’éruption affleurait encore dans l’air. Par endroits, la lumière s’infiltre dans la pellicule, laissant sur l’image des brûlures fines, des halos incertains. Comme si le volcan, encore, imprimait ses traces.
Au cœur de cette montagne, les frailejones dressent leurs formes étranges, mi-cactus, mi-statues. Ces plantes rares, couvertes d’un duvet argenté, ne poussent qu’ici, lentement, là où peu d’espèces résistent. Leur présence transforme le paysage en un lieu singulier presque fictif. Un territoire suspendu entre menace et poésie.
Le Nevado del Ruiz n’est pas ici une archive géologique. C’est un corps vivant, dont la photographie effleure les pulsations. Elle interroge ce que la terre garde, ce qu’elle relâche, ce qu’elle attend. Dans un monde traversé par l’urgence climatique, cette contemplation devient une manière de se souvenir, mais aussi de prendre soin, de ralentir, de regarder, de renouer. Car si le volcan brûle, il respire aussi. Et c’est peut-être dans cette respiration lente que se dessine un avenir possible.