Blue Venus

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Info

BLUE VENUS

2024

L’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) et le Musée Départemental Arles Antique ont convié des personnalités d’horizons a priori éloignés à se retrouver autour d’une réflexion inédite sur la représentation des corps féminins dans l’art, à travers les siècles. Pernelle Marcon, para-sportive, Valérie Delattre, archéoanthropologue à l’INRAP, spécialiste de l’archéologie du handicap, et Marguerite Bornhauser, photographe plasticienne, ont croisé leur expérience, leur regard, afin d’interroger le corps en situation de handicap, trop souvent absent dans les musées à toutes les époques.

Nourrie par ce dialogue, Marguerite Bornhauser a créé une expérience plastique singulière, mêlant photographie, sculpture et installation, en résonance avec les collections permanentes du Musée Départemental Arles Antique. Cette série prend la forme d’une réflexion sur le corps de la femme, sur sa représentation, sur ce que l’histoire en garde, ou, le plus souvent, laisse dans l’ombre.

À cette occasion, le musée a temporairement remplacé le plâtre de la Vénus d'Arles, pièce emblématique de ses collections, par une représentation contemporaine de la femme, magnifiée par l’artiste et pensée en dialogue avec le lieu, ses matières, ses couleurs, ses vestiges. Cette nouvelle création souligne la pertinence de la création actuelle face au langage de l’Antiquité, tandis que la couleur, le matériau, le geste de l’artiste réinventent ce que le musée garde en mémoire.

À partir de photographies prises à contre-jour de Pernelle Marcon, figurant des postures théâtrales, quasi sculpturales, héritées de l’Antiquité, Marguerite Bornhauser a réalisé des sérigraphies originales sur des pierres de Lunel. La couleur bleue, en référence au « musée bleu », souligne le jeu de transparences, de traces, de résidus, tandis que ce procédé, ancestral et expérimental, prend la forme d’une expérience chromatique vivante, héritée des techniques anciennes.

L’artiste présente également trois tirages en noir et blanc réalisés en laboratoire argentique sur des plâtres mêlés de sable et de pigments naturels — ocre, terre de Sienne. La matière poreuse du plâtre absorbe l’image, de sorte que les empreintes vont s’estomper, s’effacer graduellement au fil de l’exposition, jusqu’à disparaître complètement un jour. Cette dégradation souligne la fragilité de la représentation, de la mémoire, de l’archéologie elle-même, tandis que le travail de Marguerite Bornhauser questionne la représentation des femmes en situation de handicap, leur visibilité — ou plutôt leur invisibilité — dans l’histoire de l’art, et le passage inexorable du temps. En remplaçant la Vénus antique par une sculpture monumentale en verre, éclatante et contemporaine, Blue Venus offre une nouvelle lumière sur la représentation du corps féminin, fragile et puissant, visible dans sa modernité et sa diversité.

Présentée dans le cadre des Rencontres d'Arles 2024, cette exposition a été lauréate de l'appel à projets « Inspiration, création et handicap », créé par le ministère de la Culture et le Comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Le projet est coordonné par Florence Moll, FMA le bureau. Aide à la scénographie et conception Big Time Studio.